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3.1. Plastique du triomphe : « subjuguer pour enivrer »

Dans les années 1950, lorsque Jean Rousset entreprend ses investigations, le baroque est une catégorie bien assise dans le champ des arts plastiques et picturaux. Le mot est dérivé du portugais barroco. Il signifie au sens propre “perle irrégulière”, et par extension, il devient synonyme de bizarre, grotesque et fantasque. « Baroque » devient une catégorie esthétique dans les années 1850 : dans son Cicerone (1855) puis dans sa Civilisation de la Renaissance en Italie (1860), Jacob Burckhardt emploie ce mot pour opposer l’art de la grande Renaissance italienne aux oeuvres des épigones qui, a partir de 1600, abâtardissent selon lui l’héritage des maîtres. Burckhardt, pour périodiser et reconnaître une spécificité au baroque, ne se départit donc pas de ses préjugés en faveur d’un classicisme dont il voit le modèle et l’exemple dans l’Italie du Quattrocento, chez Léonard ou Raphaël. C’est le disciple et successeur de Burckhardt, Heinrich Wölfflin (1864-1945) qui donne le premier un contenu positif à ce style « baroque », contre son maître Burckhardt.

Le baroque étant d’abord une catégorie issue des arts plastiques, c’est vers la peinture et à l’architecture que nous nous tournerons d’abord pour tâcher de la comprendre.

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